Les travaux que mènent Thierry Benvegnu depuis plus de quinze ans ont permis de créer SurfactGreen, une société innovante qui propose aux industriels des ingrédients 100% d’origine végétale performants et biodégradables, dont l’écotoxicité est beaucoup plus faible.
En 2022, Thierry Benvegnu, recevait le prix Intelligence environnementale Agri/Agro lors des Trophées valorisation du campus d’innovation de Rennes. Une juste récompense pour cet expert en chimie verte dont les travaux ont été valorisés par un transfert de technologie à la Start-Up SurfactGreen.
Cet enseignant chercheur de l’école nationale supérieure de chimie de Rennes (ENSCR) travaille au sein de l’institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université Rennes/ENSCR/INSA Rennes). C’est là qu’il conçoit, en 2004, ses premiers brevets sur des tensioactifs biosourcés. « Ces produits sont utilisés par les industriels pour des détergents, des lessives, des liquides vaisselles, le textile, l’extraction minière ou encore des produits cosmétiques comme de l’après-shampooing. Les domaines d’application sont très larges », détaille le scientifique de l’Institut Carnot AgriFood Transition. Les tensioactifs sont des molécules permettant d’associer des milieux qui ne se mélangent pas, comme l’eau et l’huile par exemple.
Création d’une business unit…
Mais l’aventure commence véritablement en 2012, lorsqu’avec le concours de la SATT Ouest Valorisation, Thierry Benvegnu créé une « business unit » afin de promouvoir auprès des industriels, ces tensioactifs biosourcés. « Pendant quelques temps, nous avons testé le marché au travers de contrats avec des industriels. On s’est alors mieux rendu compte de leurs besoins et ça nous a fait évoluer. »
En effet, de plus en plus de producteurs sont à la recherche d’alternatives écoresponsables pour remplacer les tensioactifs cationiques dérivés du pétrole. Et les solutions développées par Thierry Benvegnu utilisent des matières premières comme la betterave à sucre ou des huiles végétales. L’objectif est d’en faire molécules à haute valeur ajoutée qui auront les mêmes propriétés que celle actuellement utilisées et dérivées du pétrole. Les propositions écosourcées se font sans aucun compromis sur la performance.
Après plusieurs années, la réussite est au rendez-vous et rien n’empêche plus de passer à la phase de commercialisation. « Nous avons dû rencontrer des personnes capables de développer le projet, car pour ma part, je souhaitais rester enseignant chercheur », se souvient le scientifique.
.. puis d’une start-up de la green tech.
En 2017, Thierry Benvegnu rencontre Pierre-Yves Divet, entrepreneur, par l’intermédiaire de la SATT Ouest Valorisation. Puis, c’est au tour de Xavier Roussel d’entrer dans l’aventure en devenant directeur général. La start-up s’installe dans des locaux de l’école de chimie sur le campus de Beaulieu et devient un bel exemple de collaboration entreprise-université.
Aujourd’hui, Thierry Benvegnu accompagne toujours SurfactGreen comme conseiller. « J’ai passé un concours scientifique en 2017 qui me permet de pouvoir accorder du temps à cette société. Je travaille jusqu’à 20 % de mon temps heures avec eux », explique-t-il.
Ainsi, peut-il continuer la recherche pour demain, éventuellement, être à nouveau à l’origine de la création d’une société innovante dans la chimie verte.
Crédit photos : @Alexis Chézière